1. |
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Space Masai marche sur poussière de montagne, le radiateur astral ouvre grand son claque merde pour faire chier son monde.
Mais les chats ne savent pas parler.
Les traces de son voyage assassinées par le vent n'atteindront jamais les derniers hommes qui survivent, encerclés par l'ombre de leur propre folie.
Des bâtiments ont survécu mais sont à l'agonie dans le désert que la politique a accouché.
Space Masai chante pour ne pas péter les plombs, il se rassure comme le font ceux... qui ont déjà pété les plombs.
On aurait pu péter les bombes,
On aurait dû sécher le temps,
La pluie acide qui aujourd'hui macule les tombes.
On ne se récompense pas d'avoir des plages sans eaux !
On aurait pu enfler nos âges sans eux !
Où sont César et ses morveux ?
J’ai le souvenir d'une chair tendre, d'un parfum et la chanson de sa joie alors que nous nous embrassons à même le feu !
Et la lune n'a pas tendu la main à celui qui la nourrit que je ne suis plus qu'un grain de sable de plus.
Space Masai gagne. Space Masai apprend.
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2. |
Routine
04:21
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Le réveil me sort d'une nuit sans rêve que je n'veux pas quitter de combien de jour de travail devrais-je encore m'acquitter.
J'ai peu dormi j'ai peu d'ami mais je suis toujours connecté à des inconnus que je ne suis pas obligé de vouvoyer.
J'me couche tard,
J'me lève tôt,
Pour ne pas que ma vie ne résume qu'à mon boulot.
Pas fêtard,
Pas héros,
Une vie bien rangée comme tous les tiroirs de mon bureau.
A tout on s’habitue
On s’habille et on meurt.
Mon n+1 me parle mal moins attiré par le bien que par le mal j'accumule tous ces détails tout en continuant de cirer les orteils de celui que je pourrais devenir si un jour j'embrassais leur perspective d'avenir.
Ici on tremble de respect
Bêle comme un caprin si longtemps tu veux rester.
A tout on s’habitue
On s’habille et on meurt.
Je perds ma vie à la gagner prends du poids pour les engraisser cette vie est peut-être agressive mais j'ai rien d'autre je suis passif mes semblables sont impassibles et ceux qui vrillent se trompent de cible alors j'attends que tourne le vice en ma faveur un tournevis, dans le dos.
Qui de dieu
Ou du diable me domine ?
Ça n'a pas d'importance quand dans ma cellule je rumine
Le boulon se resserre dans la machine
La roue tourne la routine tue n'attends plus demain
On s’habitue à tout.
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3. |
Léthé
03:54
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Au bord de la rive les pieds dans l'eau
Léthé vient noyer mes souvenirs,
Paisible dans une ville sans panneau
Je n'ai plus besoin de réfléchir.
Les nuages dessinent des visages
Mais sont sages il n'y aura pas d'orage.
Et puis j'ai passé l'âge
De déchiffrer les présages
Je voyage et ne ferai jamais naufrage.
Puis je retournerai dans la vraie vie,
Clone au service de l'empire.
Parmi la vermine les chauves-souris
Et les cris de douleur de l'avenir
La vie est belle (dans le Léthé)
Quand tu t’y baignes (dans le Léthé)
Les cigales mendient dans le métro,
Les corbeaux veulent leur part du fromage,
Les renards sont devenus des héros,
Les dieux font du coloriage.
Diversion :
Poison dans leurs leçons.
Déversons
Sur tous notre éducation,
A coup de démocratie,
A coup de MIB.
Sous ton tipi
On dit qu'tu viens pas d'ici.
Reprenez donc une tasse de Léthé
Quand bien même la dose serait létale
Vous pourrez danser chanter tout l'été
On a charité et hôpital.
Courrier recommandé
De quoi la lettre veut parler, tu l'sais.
T'as économisé, prié sans succès
Dommage tu n'es pas né dans la bonne section
Ouvrier homme d'action,
T'es dans le bureau que pour une augmentation que tu n'auras pas
La vie aussi est un boulot d'intérimaire
On te fait croire que t'es l'centre de l'univers,
Lilliputien de plus dans le monde de Gullivers
La vie est belle (dans le Léthé)
Quand tu t’y baignes (dans le Léthé).
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4. |
Interlude
00:43
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5. |
Je la hais
04:28
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Les verres se vident
Les verres me blindent
M'aident à faire le vide
J'en ai besoin.
Tout va si vite
Tout va si loin
Tout vacille
La mort nous va si bien.
Jusqu'à ce qu'elle entre,
Par dessous sa frange,
Son regard étrange,
Sublime tout son être.
L'amour n'a jamais été autant possible
Et dans ce genre de bar c'est inadmissible
On s'échange des civilités,
Comble le silence car embarrassé.
Je lui dis que j'habite à côté
Elle me dit qu'elle vient d'emménager dans le quartier.
De suite ému par sa fragilité.
Je me connais, je vais vouloir l'embrasser
Le temps s'avance on le laisse passer.
Je me sens tomber, je la hais.
L'amour n'a jamais été autant possible
Et dans ce genre de bar c'est inadmissible
Puis il faudra qu'on s'aime
Je vais te suivre
Faudra que tu me sèmes
Je vais te nuire
Faudra que je te saigne
J'vais en mourir
Avant que les gyrophares ne viennent
L'amour n'a jamais été autant possible
Et dans ce genre de vie c'est inadmissible.
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6. |
Carrière
02:59
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J'suis qu'un artiste
Et je voudrais changer le monde.
Ça me rend triste
D'entendre la foule qui gronde.
Ils ont l'artillerie
On a que les frondes.
Faut pas trop d'épice
Sinon c'est l'affront.
Des projets s'enlisent
Sous les tours de béton.
Aucune chaîne ne se brise
Dans les cités maton.
Interdit de sourire
Dans les photomatons.
Faut bien se tenir
D'après la direction.
On s'gourre de sens
On marche à reculons.
Toutes ces croyances
C'est de la décoration.
Le vivre ensemble ?
De la science-fiction
Je me dis que peut être
Les mauvais garçons disent vrai.
Pour qui les lois sont-elles faites ?
Plus envie de les respecter
Désolé monsieur l’inspecteur.
Les anges se moquent
Les diables donnent de la voix
« Bang bang !
Bang bang !»
Quand l'argent se montrent
Tous mes « Robin des bois »
Flinguent flinguent
Flinguent flinguent
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James IzCray Lille, France
Des poèmes mi cyniques mi raisins déposés sur une musique inspirée du jazz, du rap, de la soul et de la chanson
française.
Half-cynical half-sweet poems laid on a music inspired from jazz, rap, a little bit of soul and french chanson.
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